dimanche 30 octobre 2011

Est-ce que vous connaissez la rue Béthune ? (la suite)


Comme je ne m’appelle pas Pinocchio le début de mon approche ne se déroule pas avec mon nez collé sur la joue de la demoiselle. A mon plus grand étonnement ma question n’entraine aucune réaction négative de la part de ma voisine, bien au contraire. Après un petit bonjour avec nos yeux, elle me propose alors oralement un plan du centre ville avec une précision chirurgicale. Tom Tom n’aurait pas fait mieux. Le son de sa voix chantonne une mélodie agréable pour mes oreilles. De plus mon interlocutrice emploi un ton qui me fait rapidement comprendre qu’elle se sent à l’aise et disposée à parler avec moi.  Il est vrai qu’en ce début de soirée l’ambiance dans le compartiment est particulièrement détendue (peut-être à cause de l’absence de contrôleurs ?). Quoiqu’il en soit ce soir tout le monde arrivera à la gare de Lille Flandre à l’heure (Ahhh que c’est agréable le train sans ces put… de grèves). La conversation s’enclenche de nouveaux à partir d’une de mes remarques : « Vous savez je vis sur Lille depuis bientôt 1 an et je suis toujours aussi mauvais pour repérer les noms de rues. La honte !! » Ma voisine se met à sourire pour enfin ajouter quelques éléments sur sa vie personnelle. Ainsi la beauté avec laquelle je discute vient juste de fêter ses 25 ans. Elle rentre d’une petite fête organisée par son grand frère sur Paris et souhaite effectuer un peu de shopping sur Lille. Son petit appartement est situé dans le département 62 non loin de la maison de ses parents ce qui semble d’ailleurs satisfaire toute la famille. Au niveau de ses études elle a suivi des cours dans une école d’art pour ensuite s’intéresser à la coiffure. Alors oui la miss est un peu artiste dans l’âme, ce qu’elle confirme en me faisant une description des tableaux qu’elle aime peindre ou en me proposant avec humour le rôle de décoratrice d’intérieur pour mon salon. J’en profite alors pour parler à mon tour de mes goûts assez complémentaires aux siens puisque j’aime les musées, la musique les sorties en ville ainsi que le shopping pour des habits aux couleurs flashy. Durant notre discussion très intéressante je me fais un peu de soucis pour les personnes autour de moi car le volume sonore de ma passagère favorite donne l’impression que nous sommes dans une boîte de nuit. Un usager risque de se lever faire quelques pas en ma direction et de me balancer : « Est-ce que vous pouvez baisser d’un ton voir même deux ?». De manière subtile j’essaye de le lui faire comprendre en m’enfonçant légèrement dans mon siège. Mais je pense que mon geste a dû me faire passer plus pour un mongole qu’autre chose. En tout cas mon opposée complémentaire montre de plus en plus des signes d’intérêts sur ma petit personne. En effet elle rit à chaude larme à mes blagues sur certaines chaussettes que je trouve moche, elle me touche souvent le bras, me fixe constamment dans les yeux et cherche les quelques points en commun avec moi. Par exemple tout comme moi elle ne connaît pas son pays d’origine. Maintenant je comprends pourquoi ses yeux verts claires lui importent un charme exotique. Pour finir elle me glisse l’indice ultime de la mort qui tue comme en m’indiquant son célibat. L’alchimie étant bien présente je ne prends même pas le temps de regarder l’heure tant je passe un moment agréable avec elle.  Bref je suis conquis lorsqu’elle me sort cette phrase magique avec un naturel déconcertant : « Eh bien je vais prendre ton numéro de téléphone comme ça on pourra se faire un musée ou un truc du genre ». A la fin du voyage lorsque nous sommes sur les quais elle me demande l’autorisation de m’embrasser. Autorisation que j’accorde sans hésiter tout en apprenant qu’elle me contactera rapidement pour fixer un rendez-vous. De mon côté je me dis que si jamais elle ne le fait pas c’est sans hésitation que je la relancerai.

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