jeudi 31 mars 2011

J’aime pô les samedi.

Un déménagement ne se traduit pas uniquement par le changement et le déplacement de biens matériels. En effet durant cette phase notre cerveau peut lui aussi subir une « mutation », entraînant alors quelques  remises en question sur notre manière de voir la vie. Par exemple depuis que je vis dans l’hexagone, j’ai longtemps considéré le dimanche et le lundi comme les deux journées hebdomadaires de la déprime ultime. Généralement la ville provinciale rentre en mode grosse feignasse, avec des activités bien merdiques (danse avec les mamies pour le marché du dimanche matin, entassement des familles dans les parcs à plus savoir qui se promène avec qui et reprise du boulot le lundi). Et bien maintenant que je suis sur Lille j’éprouve tout le contraire. Docteur suis-je normal ? Subirais-je la théorie évolutionniste de Darwin ? Il semblerait que oui, car maintenant je crache toute ma haine de célibataire frustré et pas content sur le samedi !! Tout simplement parce que le samedi est la journée ou s’ébattent joyeusement tous les couples. Vous savez ces deux personnes collées comme des aimants, esquissant des sourires du style on s’aime, l’amour c’est trop beau, regardez nous comme on arrive super bien se rouler des pelles !! Mille milliard un peu de tenu !! Ainsi lorsque j’aborde une femme la vieille du congé dominical il y a 90% de chance pour qu’elle soit accompagnée par son mec. Partenaire qui d’ailleurs a défaut de pouvoir tirer son opposée complémentaire tire une bouille des moins réjouissantes selon l’endroit ou sa compagne le trimballe. Je suppose alors que contrairement aux hommes, les femmes peuvent répugner à s’enfoncer dans la routine du début d’une relation (sexe, dormir, manger, sexe, dormir, manger ; sexe, dormir ah merde y a plus à manger). Alors elles prennent la chose en main euh pardon les choses et essaient de faire découvrir aux hommes la joie d’une vie sociale, d’une activité intellectuelle et leur apprennent à toujours être en adoration devant elles, même lorsqu’elles viennent d’essayer une robe qui ne leur va pas du tout. (Sinon c’est le canapé qui attendra ses messieurs pour le soir) !!
Bref dans ce foutoir où il m’arrive d’évoluer le samedi, je me sens comme exclu. Remarque durant mes courses il ne m’arrive jamais d’avoir une dispute avec moi même pour savoir qui va pousser le caddie, ou qui va porter le sac rempli de pommes de terre ? Hop un paquet de saucisses, un paquet de pâtes, un paquet de sauce et la semaine est pliée !! Direction une librairie. Je fis le tour des romans pour m’apercevoir que les couples envahissaient les lieux pour ne laisser aucune chance au moindre singleton féminin. Pourtant dans cet environnement une femme en train de lire et pas mal du tout semblait dire non à nos envahisseurs du samedi. A peine avais-je eu le temps de m’approcher d’elle que je me liquéfiais devant le baiser baveux qu’elle offrit à cet ennemi masculin en guise d’armistice!! Grrr saleté de samedi. Allez hop malgré ma déception, ce fut avec un cœur vaillant que je tentai l’aventure dans une autre librairie où je me demandai qui était le plus à plaindre ? Moi le célibataire anonyme où ces types qui tiraient des tronches de deux mètres avec leur copine aux bras ? Apparemment ils n’avaient pas compris que la Droopy attitude (You know what ? I’m happy) ne fonctionnait que dans les dessins animés. Devant ce plagiat déplorable il me vint en tête une petite fête scénique en centre ville et la distribution de Chti à volonté. Chti for two, for me and you…. J’aurais dû éviter de chanter car avec mon air un peu triste d’avoir perdu ma matinée le ciel partagea mes larmes en m’arrosant la face d’une pluie glacée !! Bref avec un Chti rempli de pages mouillées et collantes sous le bras je rentrai chez moi. Quand soudain je l’aperçus. Elle était brune et possédait  un visage ravissant. Cette brune pourrait faire de la publicité pour les crèmes Nivea. Ses cheveux courts la différenciaient des autres femmes que j’avais pu rencontrer jusque là. J’avais un faible pour ses lèvres rouges et ses yeux brillants comme une voie lactée. Le fait qu’elle portait des habits retrouvés sur le bord d’une autoroute poussait sa cool attitude à son paroxysme. Excellent !! Le point commun entre elle et moi était basé sur le fait que nous ne possédions pas de parapluie à ce moment là. Donc impossible de l’apostropher en lui proposant de la protéger de l’eau (vu que je ressemblais déjà une éponge). Bien que nous nous retrouvions dos à dos il était pour moi hors de question que ma matinée en reste là. « Excuse- moi ? On ne serait pas déjà rencontré quelque part ? » Lui demandai-je. Bien que sous la pluie, la demoiselle s’arrêta et acquiesça tout en souriant. Je poursuivis « Ah c’est marrant je ne savais pas que tu habitais dans le quartier ». « Effectivement ! » me lança-t-elle. Et nous fîmes connaissance sous un déluge nordique. Elle me semblait très curieuse et avoir avec beaucoup d’humour. Étudiante en art et spectacle, elle aurait sûrement beaucoup de choses à me raconter. Je lui demandais alors son n° de téléphone. Mais ayant laissé mon portable à la maison elle me donna gentiment un stylo pour que je puisse écrire son 06 sous un papier humidifié par la pluie. Au passage elle eut la  visibilité de mon sac aussi bordélique qu’un grenier mais sans la poussière. J’apprenais enfin son délicieux nom. Seulement comme elle devait rejoindre une amie je me promis de la rappeler en début de semaine pour faire plus ample connaissance. Et ce fut avec l’imagine d’un mec le visage dégoulinant de flotte mimant un au revoir de la main que l’étudiante retrouva son amie. Au fait étais-je censé ne pas aimer le samedi !?

3 commentaires:

  1. Je te laisse un commentaire d essaie...

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  2. Oui,bah finalement on arrive à laisser des commentaires,je pense que d ici là tu en auras plein surtout de la part de certains gens qui regardent tropppp souvent ton blog.Di

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  3. Ah enfin content de voir que cela fonctionne. Merci ma petite Diana ;-)

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